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lundi 14 octobre 2013

D'un spécialiste à l'autre

Semaine chargée chez la famille Zébulon. Pas moins de trois rendez-vous médicaux pour poussin.

Tout d'abord, lundi matin, "notre" pédopsychiatre pour le point mensuel. La rentrée s'est bien passée, la maîtresse gère bien les inévitables débordements du zébulon, parvient mieux à le contenir, l'AVS aide beaucoup à le canaliser, une deuxième AVS est en cours de recrutement sur le mi-temps manquant. Jusqu'ici, tout va bien. Je récolte une carte de visite à transmettre à l'institutrice. Il faudra tout de même prévoir une équipe éducative dans un futur pas trop lointain. 
Nous reparlons du rendez-vous chez le spécialiste du TDAH. Elle pense qu'il faut tout de même mettre en palce une médication, eu égard à l'impulsivité et à la mise en danger de soi et d'autrui. Je lui raconte deux incident récents avec des gestes potentiellement dangereux - j'ai pris un bâton dans la figure, certes par accident, mais j'ai quand même récolté une petite entaille.
Dans l'ensemble, elle trouve poussin beaucoup plus rassemblé, même si moi je ne vois pas forcément l'évolution au jour le jour. Il suit beaucoup mieux les consignes, ne se fait pas rappeler à l'ordre toutes les deux minutes. Elle trouve aussi que je vais mieux. Pendant ce temps, Poussin joue avec des Légo, construit, aligne, nous sollicite de temps en temps. La psy me fait remarquer qu'il est de plus en plus dans l'interaction, même si cela reste une manière de communiquer "par pointillés". En tout cas, il adore les Légo du cabinet, il y a des grues, des poulies, il faudra penser à lui en acheter des comme ça.
Je lui montre une photo que j'ai prise: c'est un dessin d'un sous-marin que poussin a fait sur un tableau effaçable. Du coup, j'ai pris une photo avant d'effacer. J'ai bien fait: la photo montre une bonne évolution, un dessin "rassemblé" (décidément, elle aime bien ce terme) tant au niveau de la gestion de l'espace qu'au niveau de l'organisation de la pensée. Petite leçon d'analyse de dessin au passage: le dessin présente une double difficulté pour l'enfant TDAH, d'abord la difficulté à organiser sa pensée suffisamment longtemps pour construire le dessin, ensuite la difficulté de motricité fine. Au final, toute réalisation graphique est doublement problématique.
Au détour d'une phrase, tout à coup: "Ça ne fait aucun doute pour moi qu'il y a un TED" (gloups). 
Elle n'a pas l'air convaincue par l'hypothèse d'un syndrome d'Asperger. (mais alors, quoi?). Elle me conseille de ne pas laisser tomber la demande de bilan au CRA de l'hôpital Debré, ceci afin de garder la carte de l'équipe hospitalière pluridisciplinaire.

Lundi après-midi, séance de psychomotricité. Poussin y va avec son papa, il faut quand même que je prépare un peu mes cours, j'ai passé la matinée chez la psy.


Mercredi après-midi, le spécialiste du TDAH. 
Le cabinet est dans le même état que la dernière fois, odeur de peinture et tout. Dans la salle d'attente, poussin prend un livre "où est Charlie?" et l'emporte dans le cabinet du médecin. Arrive notre tour. Le temps de passer de la salle d'attente au cabinet du médecin, celui-ci a déjà repéré que poussin ne regarde pas du tout dans les yeux. Il me fait part de son observation. Tiens donc. Je ne suis pas du tout du tout surprise.
Je regarde le cabinet d'un autre œil maintenant que le petit est là avec moi. Toujours le même aspect dépouillé: pas de jeux, pas de décorations (sauf le tableau qui attend encore d'être accroché au mur, à moins que ce ne soit fait exprès? Peut-être que je ne comprends rien à l'art moderne, tout simplement!). Il y a l'immense bureau du médecin, un pèse-personne, une toise, deux chaises pour les patients, le fameux tableau et... c'est tout. Je regrette de ne pas avoir pris un ou deux jouets dans mon sac.
Les chaises, parlons-en: ce sont des chaises en plastique transparent, rigides et inconfortables. Je n'y avais pas prêté attention la dernière fois, mais il n'y a pas de barreau sur lequel poser les petits pieds. Zébulon a donc les pieds qui pendent dans le vide: à peine assis, il gigote, tourne, change de position, monte et descend de sa chaise. J'en suis à me dire que le mobilier est bien mal choisi pour un enfant, et puis, à la réflexion, ce doit être fait exprès. C'est sûr qu'on observe bien l'activité motrice, là!
Nous commençons la consultation, Zébulon me demande de lui lire "où est Charlie?". Le médecin saisit l'occasion pour lui demander de trouver Charlie sur une double page. Ça ne rate pas: il cherche pendant dix ou quinze secondes puis se met à compter le nombre de ballons dans l'illustration. Au bout d'un moment, il nous dit d'une petite voix: "je sais plus ce que je dois faire." Déficit d'attention validé. Il retrouvera la consigne une bonne dizaine de minutes plus tard.

Le docteur me fait une ordonnance pour la mise en place d'un traitement homéopatique. L'artillerie lourde, cela attendra l'entrée au CP, si possible. Je lui parle de l'impulsivité qui dérape beaucoup en ce moment, il note, cela semble le conforter dans son intention de ne pas trop attendre pour le mph.
Après, nous avons passé l'essentiel de la consultation à mettre en place une stratégie pour faire diagnostiquer le TED en libéral. Il ne nous envoie pas chez la consoeur qu'il a mentionnée la fois précédente - pour lui, c'est inutile, le TED ne fait pas de doute et il ne ressent pas le besoin de passer la main sur ce point. A prévoir en libéral, donc, un compte-rendu d'orthophonie (un autre!) pour la "pragmatique du langage" et un bilan chez une psychologue pour "habiletés sociales" et un test de QI. Dernière ligne droite avant que quelqu'un nous dise officiellement "votre gosse est autiste".

Cette fois ci, je trouve que le grrrrrand professeur n'est pas très avenant. Il parle à poussin d'un ton un peu sec, lui interdit de toucher à ci et à ça, ne lui propose pas d'alternative. Je ne sais pas s'il est habituellement comme cela avec les enfants - pourtant, il doit en voir passer beaucoup - ou si cela fait partie de son mode d'observation. Poussin, visiblement, s'ennuie. J'essaie de tout noter, de répondre aux questions tout en le canalisant sans m'énerver. Au bout d'un moment, avant la fin de l'entretien, il part carrément vers la porte. C'est bon, j'en ai vu assez, bye bye!

Après le rendez-vous, nous sommes allés faire un tour au Palais de la Découverte: ce n'est pas trop loin et il y a plein d'expériences à faire soi-même, des boutons où appuyer, des leviers à pousser. Comme j'avais sur moi le dossier médical complet du poussin, j'ai, pour la première fois, utilisé la notification MDPH afin d'obtenir la gratuité de la visite pour nous deux. Sentiment doux-amer au moment de présenter le papier. C'est bien de ne pas payer - on pourra y retourner souvent si le musée plaît au zébulon, son papa se fera sans doute un plaisir de l'y accompagner - mais c'est un pas de plus de franchi, le handicap qui s'installe un peu plus dans notre quotidien. Je préférerais payer l'entrée et avoir un gamin "standard", en somme - mais bon, comme on ne choisit pas... En tout cas, Poussin s'est éclaté à toucher à tout. Il a participé à une expérience avec un médiateur scientifique. Il a tout de même eu un petit peu peur des grenouilles et des crabes dans leurs vivariums. Je regarde les autres gosses, dont certains refusent carrément d'approcher les bestioles. A ce moment-là, rien ne distingue le mien des autres. Ça fait du bien.

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