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dimanche 7 juillet 2013

Equipe éducative

Mardi dernier, troisième et dernière équipe éducative de l’année à l’école du poussin.
Une équipe éducative, c’est un titre un peu ronflant pour dire qu’on prend tous les adultes concernés (la maîtresse, la directrice, les parents, les éventuels thérapeutes), on assoit tout le monde autour d’une table, et on discute le bout de gras. On écoute les uns et les autres, on dit ce qui ne va pas, on cherche des solutions, enfin, quand tout se passe bien. Nous, les parents, nous sortons de là avec l’impression d’avoir passé deux heures dans un shaker. J’avais prévu d’aller travailler tout de suite après la réunion, finalement je n’y suis allée que l’après-midi, et heureusement, parce que j’avais vraiment besoin d’une heure ou deux pour faire tampon.
Quand on monte un dossier MDPH, qu’on demande une AVS, ça fait du monde pour l’équipe éducative : l’instit, la directrice, le psy scolaire, les deux parents, la médecin scolaire, l’enseignant référent, la psychomotricienne, ouf, la salle de réunion est assez grande. Là, nous avons eu la notification MDPH en cours d’année : il y aura une AVS à la rentrée (encore faut-il trouver quelqu’un qui sera recruté ET formé ET qui sera capable d’accompagner notre petit sans se faire déborder). Cette dernière équipe éducative n’était pas franchement indispensable. Moi, je trouvais que c’était intéressant de faire le bilan de l’année scolaire, qui a été particulièrement houleuse. J’en ai touché un mot à la maîtresse début juin, elle a eu l’air récalcitrant, je n’ai pas insisté. La semaine dernière, on apprend qu’une EE est organisée aujourd’hui, à la demande de la directrice, qu’il nous appartient de contacter les intervenants non scolaires, ah et puis démerdez-vous pour vous faire remplacer au boulot en prévenant moins d’une semaine à l’avance. Ce n’était pas dit comme ça, évidemment, mais le résultat est le même. Heureusement que nous avons une certaine souplesse dans nos boulots respectifs. Il y a des gens qui posent des demi-journées de congés, pas le choix.
Bilan de l’année par la maîtresse : le langage ok, la motricité fine ça ne va pas, le comportement ça ne va pas du tout du tout. Au passage, chapeau à la maîtresse, quand même, qui a fait ça de manière neutre, alors qu’objectivement elle en a vu des vertes et des pas mûres toute l’année. La directrice y va de ses propres commentaires, lit le rapport du directeur du centre de loisirs. Raconte dans les détails les incidents qui ont émaillé l’année, détaille avec indignation les nombreux manquements à l’autorité. On le sait, que le gamin a du mal avec le respect de l’autorité, qu’il faut le recadrer en permanence. On est les premiers concernés, on passe notre temps à le canaliser et à gérer les débordements. Je me retiens de lui dire que nous ne sommes pas des parents démissionnaires.
On finit par identifier le problème particulier que pose la cantine : le bruit, l’agitation, la fatigue, les 180 ou 200 gamins qui mangent là quotidiennement, tout ça, visiblement, c’est trop. Le gamin mange à la table du directeur du centre de loisirs, qui est très bien dans le genre « fermeté en douceur », mais il y a tout de même eu plusieurs incidents à la fin de l’année scolaire. La directrice nous suggère de faire manger le gamin à la maison. Comment dire… nous travaillons tous les deux, donc cela implique de trouver une baby-sitter qui sera capable de canaliser le gamin (toujours le même problème), et qui devra lui faire faire l’aller et retour à pied (donc deux fois la pente à 17% entre la maison et l’école), le tout en 1h45… heu… non. Et je ne parle même pas de la différence de prix entre la cantine et la baby-sitter, ni de comment nous allons devoir nous débrouiller si la baby-sitter nous plante. Nous finissons par demander une augmentation des heures d’AVS pour que celle-ci puisse être présente à la cantine aussi, et on essaiera de trouver un endroit à l’écart pour que la gamin puisse manger au calme. Au niveau de la prise en charge, il y aura peut-être une deuxième séance de psychomotricité en petit groupe, encore faut-il pouvoir former un groupe avec des gamins d’un âge similaire, qui auront des pathologies compatibles.
Nous passons en revue les aménagements scolaires de l’année écoulée et décidons de les reconduire : la séance de psychomotricité a lieu le lundi après-midi, l’un des deux parents passe chercher le gamin dans sa classe pour le conduire à la séance. Et le jeudi après-midi, ce sera aussi un départ anticipé de l’école, pour alléger un peu le rythme. Tête de la directrice quand je demande à récupérer par la même occasion la petite sœur, qui entre en PS au mois de septembre. Ben oui, il y a toujours 15 à 20 minutes à pied et une pente à 17% entre l’école et la maison, alors si je peux éviter à tout le monde un deuxième aller et retour à 16h30… C’est pas gagné.
On en reste là pour cette fois-ci, l’heure tourne et il y a une autre équipe éducative pour le personnel de l’école.
Quand même, je me demande comment font les autres familles. Heureusement que nous pouvons nous organiser en fonction de ces contraintes-là. On le paye, bien sûr (qui c’est qui corrige des copies jusqu’à minuit certains soirs ?) mais globalement, quand même, ça roule.
Le terme « TDAH » n’aura pas été prononcé, d’ailleurs le psy scolaire n’y croit pas trop. Mais il est d’obédience psychanalytique, alors (chut !) je n’attache pas beaucoup d’importance à son avis. Pourtant, tous les symptômes « classiques » du TDAH sont là, l’agitation motrice, les difficultés pour se concentrer, pour mener une tâche à terme, la mise en danger, les problèmes pour rester dans le rang, pour attendre son tour. Prochaines étapes, la psy spécialisée, le diagnostic définitif, peut-être en milieu hospitalier.

Après la réunion, nous passons quelques minutes à discuter avec la psychomotricienne sur le trottoir. Elle nous redit que le gamin progresse bien malgré les débordements plus nombreux en fin d’année scolaire. Nous suggère un ou deux aménagements pratiques à la maison, a l’air surpris quand je lui dis que nous procédons de cette manière depuis bientôt un an. Visiblement, on gère. Ça fait du bien à entendre.

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