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vendredi 9 août 2013

Rue Gambett'

Cet après-midi, j'ai fait un truc de dingues (ou de ouf, si on est un d'jeuns): j'ai embarqué mon fiston pour faire quelques courses.

Les courses avec Zébulon premier, en règle générale, il vaut mieux oublier. Les magasins le mettent dans un état d'agitation intense, il saute partout, les petites mains touchent à tout et de préférence ce qui est fragile... impossible de le lâcher du regard, ne serait-ce que pour lire l'étiquette d'un paquet de spaghetti. Le drive est mon sauveur. (Bon, l'homme râle un peu quand il faut remonter les bouteilles d'eau et de lait depuis le niveau -1 du garage, mais ça lui fait les muscles).

Les courses alimentaires, donc, on oublie. Mais aujourd'hui, il fait beau, on est en vacances, j'ai envie de passer un peu de temps avec mon poussin, le papa a fait du zébulon-sitting ce matin, la petite est à la sieste et j'ai repéré un modèle de nappe qui n'est disponible que dans la ville d'à côté. Nous voilà donc partis tous les deux.

Au programme: acheter un moule à gâteau, passer voir au magasin pour la nappe, finir par la pâtisserie qui vend LES macarons-super-bons-qui-coûtent-un-bras, et en cadeau bonux (ou en pot-de-vin façon mère indigne, c'est selon), un tour de manège. Fastoche.

Premier magasin, la quincaillerie-coutellerie-articles de cuisine, ça va à peu près, j'arrive à éviter le rayon des couteaux, la vaisselle bien fragile posée en équilibre instable, à trouver le modèle de moule à gâteaux, et je repars avec un zébulon doté de tous ses doigts. Jusqu'ici tout va bien.

Petit tour dans la rue, je repère une tunique dans une vitrine. Je décide de tenter, je rentre, le temps de choper la tunique sur un portant et de filer à la cabine d'essayage (ouf c'est libre), le zébulon a déjà mis la zone dans une étalage de chaussures. J'essaye, tunique trop petite (grrrrr!), j'attrape la taille au-dessus, je demande au zébulon de reposer les chaussures, je retourne en cabine: ça va mieux, zébulon me dit "oh, elle est moins serrée celle-là" (re-grrrr), allez hop, emballez c'est pesé. On ne peut pas dire que j'aurai fait perdre du temps aux vendeuses. Le temps de payer, zébulon est déjà en train de lorgner sur l'étalage de bijoux. Vite, dehors. La tension commence à monter. Jusqu'ici tout va bien.

Dans la rue pleine de monde, zébulon lâche ma main, court, saute, court en sautant, saute en courant, ne regarde pas où il va. Heureusement, il ne s'éloigne pas trop et s'arrête quand je l'appelle. Il manque de  tamponner une poussette. Dans la poussette, un bébé de 8-9 mois. J'entends la maman dire au papa: "Tu vois, dans un an, il sera comme ça le nôtre". Je me retiens de me retourner pour leur dire que ça ne risque pas trop, que leur bébé n'aura sans doute pas une case en moins comme le mien. (#humournoirinside). Jusqu'ici tout va bien (ou presque).

Troisième étape, le magasin de linge. Je sens que zébulon est passablement énervé, je décide de tenter quand même, car je n'aurai pas l'occasion de retourner à ce magasin d'ici à la fin des vacances. Petite pause "rappel des consignes" avant d'entrer, oui, oui, comme dans Super Nanny, en se mettant à la hauteur du gnome et tout et tout: on se comporte correctement, on ne touche pas à tout, il y a plein de choses fragiles, bla bla, bla. Tu parles, Charles. A peine entrés, zébulon commence à toucher une nappe, puis un coussin, puis un grand rouleau de tissu, là dans le fond, qui a l'air suprêmement intéressant... Chaque fois, je suis obligée d'interrompre ma conversation avec la vendeuse pour aller le chercher. Je crois que je n'ai pas dû la laisser finir une seule phrase. Dès que je détourne le regard, c'est bêtise sur bêtise. Clairement, le seuil de saturation du poussin est atteint. Heureusement, je déniche dans mon sac un bout de ficelle avec lequel il a joué hier toute la journée. Ca calme un peu les choses.
J'hésite franchement à partir en laissant tout en plan, mais je m'entête, nous finissons par déterminer les dimensions nécessaires, et on passe à la découpe du tissu. La vendeuse me demande si le petit est toujours agité comme ça - elle a été très cool malgré les 36000 interruptions. J'explique donc que le gamin est hyperactif (je lui fais grâce du "petit" détail du TED), donc oui, il est tout le temps agité comme ça, non, ce n'est pas mon seul enfant, il y a une petite soeur, oui, elle est quand même plus calme, oui, zébulon est bien fatigué le soir, encore heureux.
Heureusement que c'est une boutique un peu BCBG, la vendeuse ne s'est pas permis de faire de réflexion. Comme toujours, j'ai du mal à déterminer si elle trouve le poussin mal élevé ou si elle comprend que je fais de mon mieux. Ce n'est pas vraiment le moment de faire une leçon en trois parties sur l'impulsivité, l'absence d'inhibition, tout ça tout ça.
Je sors de la boutique la boule au ventre. Il m'a fallu prendre sur moi, cadrer et canaliser toutes les 30 secondes sans lever la voix, sans m'énerver, SURTOUT ne pas m'énerver, ça ne fait qu'empirer les choses, le tout en maintenant une conversation à peu près cohérente avec une autre personne. Je suis usée, très énervée aussi. La boule au ventre mettra une bonne heure à disparaître. Rien ne va plus.

Dernière étape, la boutique des macarons - je crois que j'ai besoin d'un truc sucré, là. Heuseusement, cette fois-ci, tout est derrière une vitrine, nous terminons nos emplettes rapidement et sans encombre. Pause macaron et retour maison. Pour le tour de manège, on repassera. Ouf, zébulon a déjà oublié. C'est pratique, des fois, le déficit d'attention!

Leçon du jour: le seuil de tolérance de zébulon se situe à DEUX magasins. Au-delà, c'est l'enfer.

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