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samedi 29 juin 2013

L'exutoire

Aujourd'hui, je suis allée à l'école de mon fils pour accompagner la sortie scolaire de fin d'année au cinéma.
13h30, j'arrive dans la classe.
13h32, je repars avec mon gamin sous le bras.

Entre les deux, la salle de classe: 25 gamins assis sur des bancs, et le mien en train de tenir tête à la maîtresse. Non il ne veut pas se comporter correctement au cinéma, non il ne veut pas respecter les règles. Non à tout.
La maîtresse tente une dernière approche, sans résultat, et puis retour à l'expéditeur.

Mon gamin a quatre ans et demi. Il a un TDAH avec un TOP associé.

13h50, arrivée à la maison, la tête basse, je laisse couler les larmes.
Je me sens démunie. Devant les difficultés du petit, bien sûr, et surtout parce que je ne sais pas à qui exprimer ce que je ressens, tout ce qui se bouscule dans ma tête. Les doutes, la fatigue, la colère, l'envie de baisser les bras, la lassitude qui m'envahit quand je pense aux années à venir, aux futures difficultés scolaires, aux rééducations et remédiations qu'il va falloir mettre en place. A toutes les fois où je devrai expliquer que non, mon enfant n'est pas mal élevé, qu'il est juste différent, que non, une bonne fessée ne réglera pas le problème, merci madame pour votre contribution constructive.

Elever un enfant TDAH, c'est être confronté en permanence à ses limites en tant que parent. C'est essayer de s'y prendre comme ci, et puis comme ça, et puis non comme cela (avec, au passage, moultes prises de bec avec l'homme). C'est trouver des solutions, ajuster le tir quotidiennement, affronter les regards des gens, essayer de rester en cohérence avec ses propres principes. J'ai choisi de pratiquer une éducation non violente avec mes enfants, je dois dire que ce choix est mis à rude épreuve, que c'est difficile de ne pas crier, de ne pas taper. Parfois, je craque et je mets une fessée. Que je regrette instantanément. Deux pas en avant, un pas en arrière.
Et puis il y a les limites physiques aussi. La fatigue (et encore, le nôtre dort bien), le stress, le boulot, et puis garder des ressources et du temps pour la petite soeur (elle n'a demandé à personne, elle, d'avoir un grand frère TDAH qui vampirise l'énergie de ses parents), pour l'homme, pour soi-même.

Donc, j'ai repris des études: master de parentalité appliquée, option TDAH, UE optionnelles CNV et troubles dys. Je lis, je discute, je m'informe, je participe à des réseaux de parents d'enfant TDAH (très important, ça, j'y reviendrai). Il y a tout à apprendre en même temps, depuis les origines neurologiques du trouble jusqu'à l'art et la manière de monter un dossier MDPH, en passant par les facteurs de risque (là, j'ai tout faux, mais c'est trop tard pour faire marche arrière: l'homme est TDA lui aussi, sa mère également). Ah oui, et puis il y a l'option "langue étrangère" aussi: on apprend à communiquer par sigles, TDAH, TOP, TED, EIP, HP, WISC, EE, MDPH, ER, AVS, NT, et j'en passe. Impression bizarre de ne plus tout à fait parler la même langue que les gens autour de nous, ceux qui ont des enfants "normaux" (ou NT, vous suivez?). 

Pour finir ce premier billet, revenons au commencement. Pourquoi "exutoire"? Parce que j'ai besoin d'un endroit pour m'épancher et déverser ce que j'ai sur le coeur. J'ai beaucoup de soutien de mes proches, de l'homme, des copines sur différents groupes (coucou les copines, vous vous reconnaissez?). Pourtant, parfois, je me sens isolée, ou tout simplement, je n'ose pas aller parler à untel ni me plaindre auprès d'unetelle, de peur qu'il ou elle se dise "mais qu'est-ce qu'elle a encore avec son gosse!". 
Et puis, tant qu'à faire, tant qu'à rassembler des infos, si ça peut servir à quelqu'un d'autre, tant mieux!

4 commentaires:

  1. Le premier commentaire est pour moi :-)
    Des bisous et du courage pour ces moments où on ne sait plus par quel bout prendre son enfant !

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  2. Ohhhhhh
    des bisous. Comme je te comprends....
    Tellement dur au quotidien. Courage. Bisous. Tout ça :-)

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